CLAP CLAP Session#1

Les soirées What the Folk !? font des émules parmi nos ami(e)s et c’est tant mieux! Pour cette CLAP CLAP Session#1, Elsa a décidé de transformer sa chambre en salle de concert. Alors ça nous a fait du bien de se pointer là, pour ce concert en appart, la fleur au fusil, une quille de rouge dans une main, une tarte à l’oignon dans l’autre, sans se poser toutes les questions d’organisation qui nous triturent habituellement l’esprit avant le début d’une session WTF !? On avait plus qu’à prendre place sur le parquet et à se laisser bercer par la musique.

Et pour pousser le vice de la fainéantise jusqu’au bout, on a même demandé à Elsa si elle ne voulait pas partager avec nous ses humeurs du moment, d’angoisse profonde et de bonheur intense, d’inquiétude et de jubilation musicale. C’est donc pour notre plaisir (et le vôtre !) qu’elle nous dit tout sur cette soirée!  Elle a même réussi à récupérer quelques vidéos, sur lesquelles vous ne pourrez que constater la qualité et la sympathie des groupes qui étaient avec nous ce soir là, mais aussi faire connaissance avec quelques invités qui apparaissent et disparaissent au gré des images. Et si vous allez jusqu’au bout, vous découvrirez la voix timide mais tout de même très présente de notre chère camérawoman, Pauline, qui donne tout ce qu’elle a, sur une chanson magnifique de Ell ! (par contre, Pauline, un ½ ton trop bas je pense, mais très très bien quand même).

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ELL
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La tiédeur printanière avait enveloppée Paris ce vendredi… Sur le chemin, Thibaut, un des guitaristes de Ell, m’avait appelé. Ils voulaient arriver plus tôt, poser leurs marques avant que le public n’arrive, répéter, boire une bière, se relaxer. Le truc, c’est que l’appart était encore tel quel. Le concert avait lieu dans ma chambre et mon lit était toujours à sa place, mes fringues trainaient par terre, bref, c’était pas encore la place de rêve pour s’installer. Tant pis. On s’arrange. Thibaut propose de filer un coup de mains pour aménager l’appart… Une grosse heure plus tard, Ell est là, les bras lourds de petites machines musicales, mi-anxieux, mi excités de se dire que bientôt, une cinquantaine de personnes viendrait s’asseoir là, tout près d’eux, les oreilles collées à leur musique.

Le jour est tombé, poussé par une nuit bleue orange, comme Paris et ses réverbères savent si bien en offrir. Finie, l’hémorragie des invités de Barbès à la rue, de la rue à l’appart, du salon à la chambre. On est une quarantaine à se serrer en tailleur, les genoux tricotés les uns au dessus des autres, les dos collés contre un flanc, un mur, un mollet.

Et puis Ell commence. Matos bricolé, forêt touffue d’instruments insolites, le quatuor nous invite à prendre la route vers des contrées inconnues. Ambiance de voyage fantasmé, où la musique dessine des paysages, des plaines et des vergers folk, amples, fleuris, puis des pics électros, des collines à gravir monté sur un violoncelle, à moins que ce soit le piano à pouces qui s’emballe vers des terres pop …

Dans ce périple, on croise des figures animales lumineuses, accrochées devant chaque musicien, comme autant d’habitants à la présence quasi magique, d’une planète Ell intime, dévoilée comme un secret.

Concert passé aussi vite qu’une rasade de bon vin, yeux qui clignent et fourmis galopant dans les jambes… Le public sort un peu groggy de cette plongée hors du temps, comme ravi à la fureur de la ville par un groupe résolument demiurge…

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Ben’s Symphonic Orchestra
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Quelques gorgées de bières plus tard, de poignées de mains franches et bavardes, de rires timides et de commentaires enthousiastes,  le petit monde s’entassent de nouveau sur le parquet. La nuit a pris des accents violets. La guirlande accrochée au mur dessine bientôt la silhouette de Ben’s Symphonic Orchestra. Benoit a accepté de venir jouer seulement quelques jours auparavant, remplaçant au pied levé ses copains d’Erevan Tusk empêchés au dernier moment.

Il est arrivé en même temps que tout le monde, peu avant 20h, calme, détendu, l’air de rien.  Pendant que tout le monde boit des coups, grattage de cordes en solo, à peine me demande-t-il s’il peut réviser les paroles d’une ou deux reprises sur le Mac qui traine dans le salon. Ça doit être ça d’en être à son troisième album. Une sorte de détachement léger, un calme confiant.

Après l’épopée sonore sur le radeau de Ell, Ben’s Symphonic Orchestra nous fait chavirer. Entre « We feel love » qui te prend doucement par la main et te fredonne un amour naïf et joyeux, et « Old lady »,  une balade folk ambiance far-west jauni par l’âge, le garçon cisèle un set classieux, qui se permet des vagabondages sur des versants inattendus, allant jusqu’à convoquer Madonna avec la reprise épatante de « Like a Virgin ».

Fine, délicate, sa musique emprunte parfois des chemins explorés par des Patrick Watson ou des Andrew Bird sans jamais céder à une écriture facile et efficace. Tantôt sensuelle, profonde, tantôt légère et enjouée, la petit heure de concert qu’il nous a offert était d’une rare élégance. On en redemande !

Et on fait bien, parce que ce n’est pas fini ! Jim, un des chanteurs de Erevan Tusk était passé faire un coucou. Histoire de nous donner un petit aperçu de ce qu’on manquait, il emprunte une guitare à Ell et clôt la soirée avec deux superbes reprises,”We both go down together” de The Decemberists et ” The King of Carrot flower” de Milk Hotel, avant goût d’une prochaine soirée avec le groupe au complet… Affaire à suivre !

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//Elsa\\

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